Sur l’année 2021, 300 entreprises implantées en France ont été interrogé par Euler Hermes, le leader européen de l’assurance fraude, et l’Association nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCG) pour connaître leur ressenti, leur niveau d’exposition et leurs mesures de prévention face aux risques de fraude et de cybercriminalité. La question que se sont posé les organisateurs est : la crise Covid-19 a-t-elle accentué le risque de fraude pour les entreprises ?

Les résultats de ce sondage donnent lieu à un Baromètre Euler Hermes – DFCG 2021 qui fait ressortir que : 2 entreprises sondées sur 3 déclarent avoir été victimes d’au moins une tentative de fraude cette année. Un résultat qui n’est pas surprenant car il est similaire à celui des précédents Baromètre Euler Hermes – DFCG. « 28% des entreprises interrogées déclarent avoir subi au moins une fraude avérée cette année : en d’autres termes, les fraudeurs parviennent à leurs fins environ toutes les 4 tentatives. Les fraudeurs ne perdent pas de terrain face aux mesures de défense prises par les entreprises, et leur professionnalisation ne cesse de se renforcer. Le risque de fraude et de cybercriminalité pèse lourdement sur la trésorerie des entreprises », alerte Armelle Raillard, Experte assurance-fraude chez Euler Hermes France.

En effet, le coût de la fraude peut être extrêmement couteux quand on sait que 33% des entreprises victimes d’une fraude cette année déclarent un préjudice supérieur à 10K € (+3 points par rapport à la précédente édition du Baromètre) et que 14% des entreprises interrogées déclarent un préjudice supérieur à 100K € (+4 points).

La fraude et la cybercriminalité menacent la pérennité des entreprises françaises. Dans le contexte d’incertitude sanitaire et économique actuelle, ce constat est encore plus choquant, ce qui continue de peser sur les perspectives de l’entreprise.

En lien avec la covid-19 ?

Toujours selon le Baromètre Euler Hermes – DFCG 2021, le lien avec la covid-19 serait avéré car près d’une entreprise sur deux a en effet remarqué une recrudescence particulière du nombre d’attaques suite à la généralisation du télétravail.

Le contexte qui a poussé les entreprises à une adaptation très rapide au télétravail est, en effet, un contexte qui peut paraître plus propice à la fraude et à la cybercriminalité, car il a été, du fait de sa rapidité, peu contrôlé. Mais les entreprises ont-elles pris les mesures nécessaires pour renforcer leurs défenses face au risque de fraude en contexte de crise Covid-19 ?

« Les entreprises semblent avoir adapté leurs systèmes de défense en parallèle de l’évolution des conditions de travail : 91% des sondés ont mis à disposition de leurs employés un équipement informatique professionnel et adéquat pour travailler à distance. 66% des entreprises interrogées ont adapté leurs procédures internes pour qu’elles correspondent mieux au cadre de généralisation du télétravail. Enfin, 67% des répondants ont renforcé leurs procédures de sécurité afin de se protéger d’éventuelles nouvelles vulnérabilités. Malgré un contexte économique complexe, les entreprises ont travaillé sur leurs dispositifs de défense et prévention pour limiter leur exposition au risque de fraude », répond Philippe Guillaumie, président du Comité scientifique de la DFCG.

Eviter la propagation en alertant

Le fraudeur peut élargir son périmètre d’intervention grâce à un vol de données par stratégie de ramification. En effet, en s’introduisant dans le système d’information d’une entreprise, le fraudeur peut subtiliser des informations stratégiques concernant les partenaires, et ainsi les ajouter à sa liste de cibles potentielles. Une hypothèse d’ailleurs confirmée par les conclusions du Baromètre Euler Hermes – DFCG : 57% des répondants déclarent que leurs partenaires commerciaux ont déjà été victimes de fraudes (+10 points par rapport au dernier Baromètre).

« La fraude ne doit pas être un sujet tabou : quand on en est victime, on expose directement ses partenaires commerciaux, il faut donc les avertir au plus vite. La bonne nouvelle, c’est que les entreprises en sont conscientes : 84% des répondants à notre Baromètre affirment avoir informé leurs partenaires après avoir subi une attaque. La communication et la transparence sont essentielles pour limiter le risque de contagion », expose Armelle Raillard.

A savoir

Les services du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité du ministère de l’Économie et des finances propose de réaliser en ligne gratuitement un autodiagnostic de cybersécurité pour vérifier le niveau de protection en place.

Les cyberattaques se multipliant, il est indispensable aujourd’hui de prendre des mesures efficaces pour protéger l’entreprise elle-même, ses documents, les données personnelles qu’elle héberge, mais aussi ses relations avec ses partenaires et fournisseurs. Les solutions faces aux fraudeurs sont par exemple :

  • Réaliser des mises à jour régulières sur des logiciels plus efficaces
  • Rédiger des chartes ou former ses salariés sur la protection des informations sensibles et sur la cybersécurité

Source : Euler Hermès.fr et économie. Gouv

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